Amsterdam-Nijmegen Everyday Language Test (ANELT)

Évidences révisées en date du 23-04-2009
Auteur(s)* : Sabrina Figueiredo, BSc
Éditeur(s) : Lisa Zeltzer, MSc OT ; Nicol Korner-Bitensky, PhD OT ; Elissa Sitcoff, BA BSc
Version française en traduction libre : Andréanne Labranche

But

L’ANELT a été conçu pour évaluer le niveau d’habiletés de communication verbale des individus aphasiques. Son but vise également à estimer le changement dans les habiletés de communication verbale d’un client au fil du temps (Blomert et al., 1994).

Revue détaillée

But de l’outil de mesure

L’ANELT a été conçu pour évaluer le niveau d’habiletés de communication verbale des individus aphasiques. Son but vise également à estimer le changement dans les habiletés de communication verbale d’un client au fil du temps (Blomert et al., 1994).

Versions disponibles

L’ANELT a été publié en 1994 par Blomert, Kean, Kosters et Schokker. Il y a deux versions disponibles (ANELT I et ANELT II). Les deux versions ont le même nombre d’items et le même niveau de difficulté. La principale différence est la manière dont les items sont rédigés. Typiquement, l’ANELT II est utilisé pour réévaluer un client lorsque lorsque la période de temps entre les deux évaluations est courte. Cela permet de prévenir les effets d’apprentissage et de mémoire.

Caractéristiques de l’outil

Items:

L’ANELT I et II sont constitués de dix items chacun qui caractérisent des situations familières de la vie de tous les jours. Avant de commencer le test, l’évaluateur devrait permettre au client de se pratiquer en lui demandant deux items provenant de l’outil de mesure. Durant cette pratique, l’évaluateur devrait donner des instructions et corriger le client si celui-ci ne semble pas comprendre les consignes (Blomert et al., 1994).

L’évaluateur devrait enregistrer l’administration de l’ANELT sur une bande audio afin de pouvoir coter le test plus tard. L’évaluateur présente chaque item verbalement au patient et doit éviter d’avoir d’autres conversations avec celui-ci durant l’administration du test. Au lieu de cela, l’évaluateur devrait agir comme un auditeur intéressé et laisser le client répondre aux items à la manière d’un monologue (Blomert et al., 1994).

Les scénarios des items ont tous un caractère fortement conventionnel et sont écrits à la manière d’un script. Ils engagent l’intérêt des clients, minimisent leur nervosité dans la situation de test et encouragent une performance optimale. Les items de l’ANELT I sont les suivants (Blomert et al., 1994):

  1. Vous êtes chez le nettoyeur à sec. Vous êtes venu chercher un chandail et vous le recevez comme ceci [présenter le chandail sur lequel se trouve une marque brûlée]. Que dites-vous?
  2. Les enfants qui vivent sur la rue sont en train de jouer au football dans votre cour. Vous leur avez déjà demandé de ne pas faire ça. Vous sortez à l’extérieur pour parler aux enfants. Que leur dites-vous?
  3. Vous êtes au magasin et vous voulez acheter une télévision. Je suis le vendeur : «Est-ce que je peux vous aider ?»
  4. Vous allez voir le cordonnier avec ce soulier. [Présenter le soulier] Il y a plusieurs problèmes avec ce soulier, mais pour une raison quelconque vous voulez que le cordonnier ne répare qu’une seule chose. Vous pouvez choisir laquelle. Que lui dites-vous ?
  5. Vous avez un rendez-vous chez le médecin. Vous avez un empêchement. Vous appelez au cabinet. Que dites-vous ?
  6. Vous être à la pharmacie et ceci [présenter le gant] se trouve par terre. Que dites-vous ?
  7. Vous voyez votre voisin passer. Vous voulez lui demander de venir vous visiter un jour. Que lui dites-vous ?
  8. Le chien de votre voisin jappe toute la journée. Vous être vraiment irrité de cela. Vous voulez en parler à votre voisin. Que lui dites-vous?
  9. Vous venez juste d’emménager dans l’appartement à côté de chez moi. Vous voudriez me rencontrez. Vous sonnez à ma porte et dites…
  10. Vous êtes chez le fleuriste. Vous voulez faire livrer un bouquet de fleurs à un ami. Je suis le vendeur. Que dites-vous ?

Cotation:

Chaque item est coté entre zéro et cinq sur deux différentes échelles. La première échelle est utilisée pour coter le niveau de compréhensibilité et est connue sous le nom d’ANELT A. Cette échelle évalue si le contenu du message donné par le client est interprétable. L’autre échelle, l’ANELT B, cote l’intelligibilité. Cette échelle est indépendante du contenu et évalue si les mots du client sont concevables ou clairement reconnaissables (Blomert et al., 1994).

Un score de zéro est donné lorsque le patient, dû à de l’aphasie sévère, est incapable de comprendre les instructions et/ou de produire une réponse. Un score de cinq indique que le client n’a pas de déficits au niveau du langage. Le score total de chaque échelle est obtenu en additionnant tous les items. Le score total de chaque échelle (ANELT A et B) va de 0 à 50. Les scores plus bas que 36, sur chaque échelle, indiquent un déficit modéré à sévère de communication verbale. Les réponses non-verbales devraient seulement être cotées lorsqu’elles sont fournies par le client pour renforcer ou clarifier une réponse verbale (Blomert et al., 1994).

Temps d’administration requis :

L’ANELT prend 15 à 25 minutes à administrer (Blomert et al., 1994).

Sous-échelles:

L’ANELT est constitué de deux sous-échelles

  1. Compréhensibilité (ANELT A) et
  2. Intelligibilité (ANELT B).

Équipement:

L’ANELT nécessite de l’équipement spécifique selon les items utilisés. Par exemple, l’ANELT peut nécessiter un chandail taché, un soulier endommagé et une paire de gants.

Formation:

Aucune formation documentée.

Versions alternatives de l’ANELT

Aucune.

Clientèle cible

Peut être utilisé avec :

  • Les clients qui ont subi un AVC.
  • Les clients avec des déficits de communication.

Ne devrait pas être utilisé avec :

L’ANELT ne devrait pas être utilisé avec les clients qui sont incapables de communiquer

Dans quelles langues cet outil est-il disponible ?

Néerlandais, Suédois, Allemand et Anglais (Blomert et al., 1994; Doesborgh, 2004; Laska, 2007).

Sommaire

Que mesure l’outil ? L’ANELT a été conçu pour évaluer les habiletés de communication verbales des patients aphasiques et pour évaluer le changement au fil du temps.
Pour quelles clientèles cet outil peut-il être utilisé ? L’ANELT peut être utilisé avec les clients ayant subi un AVC mais son usage n’est pas limité à cette clientèle.
Est-ce un outil de dépistage ou d’évaluation ? Évaluation
Temps d’administration requis L’ANELT prend de 15 à 25 minutes pour être administrer.
Versions ANELT I et ANELT II
Langues Néerlandais, Suédois, Allemand et Anglais.
Propriétés psychométriques
Fidélité Cohérence interne :
Une étude a examiné la cohérence interne de l’ANELT et a relevé des coefficients alpha de Cronbach de plus de 0,90, ce qui pourrait être indicatif de redondance.

Test-retest :
Une étude a examiné la fidélité test-retest de l’ANELT et a relevé, selon une analyse de facteurs, une bonne fidélité à travers les mesures répétées.

Inter-juges :
Une étude a examiné la fidélité inter-juges de l’ANELT et a relevé un excellent niveau d’accord entre les deux échelles ainsi qu’entre des évaluateurs experts et des évaluateurs débutants. Une analyse de Krippenndorf et des corrélations de Pearson ont été utilisées.

Validité Contenu :
Une étude a examiné la validité du contenu de l’ANELT et a relevé son processus de génération d’items.

Critère :
Concourante :
Deux études ont examiné la validité concourante de l’ANELT et ont relevé une excellente corrélation entre l’ANELT et l’Aachener Aphasia Test (AAT) en utilisant la corrélation de Pearson. De plus, la composante sémantique du AAT expliquait 33% de la variance de l’ANELT.

Prédictive :
Trois études ont examiné la validité prédictive de l’ANELT et ont relevé que l’ANELT, administré peu de temps après l’AVC, prédisait la récupération à 6 et à 18 mois après l’AVC. Cependant, il ne permet pas de prédire la situation de vie du proche aidant.

Construit :
Convergente :
Deux études ont examiné la validité convergente de l’ANELT et relevé d’excellentes corrélations entre l’ANELT et le Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi et des corrélations adéquates entre l’ANELT et la Scandinavian Stroke Supervision Scale en utilisant la corrélation de Pearson.

Longitudinale :
Une étude a examiné la validité longitudinale de l’ANELT et relevé, dans le groupe recevant une intervention sémantique, des corrélations de score de changement adéquates entre l’ANELT et les mesures sémantiques ; et de faibles corrélations entre l’ANELT et les mesures phonologiques. Dans le groupe recevant une intervention phonologique, les corrélations de score de changement se sont avérées adéquates entre l’ANELT, les mesures phonologiques et le test d’association sémantique ; et faibles entre l’ANELT et la sous-échelle évaluant le Jugement synonymique de la Psycholinguistic Assessment of Language Processing Aphasia.

Groupes connus :
Une étude utilisant un test d’ANOVA a examiné la validité des groupes connus de l’ANELT et a relevé que cet outil est capable de faire la distinction entre des individus en santé et des individus avec des déficits de communication.

Effets plancher/plafond Une étude a relevé que des effets de plafond peuvent être présents lorsque l’ANELT est administré à des clients avec de faibles déficits de communication.
Sensibilité/spécificité Une étude a examiné la sensibilité/spécificité de l’ANELT et a noté qu’un seuil limite de l’ANELT de 3,5 donne une sensibilité de 79% et une spécificité de 83%.
Est-ce que l’outil est sensible au changement ? Trois études ont examiné la sensibilité au changement de l’ANELT et relevé des changements significatifs de l’ANELT mesurés à 3, 6 ou 18 mois après l’AVC. Les changements significatifs ont été plus prononcés au cours des 3 premiers mois et chez les clients ayant une aphasie franche. En outre, un changement positif de 8 points a été identifié comme le changement minimal cliniquement significatif.
Acceptabilité Dans les 11 jours suivant un AVC, l’administration de l’ANELT atteint un taux de complétion de 90% (Laska et al., 2001).
Faisabilité L’administration de l’ANELT est simple et rapide, mais elle nécessite de l’équipement standardisé.
Comment obtenir l’outil ?

L’ANELT peut être obtenu sur le site internet suivant: http://www.hogrefe.nl/site/?/test/show/52/.

L’ensemble complet contient le manuel, 20 tests, une carte d’instructions ainsi qu’un CD-ROM. Il coûte 150,00 euros, excluant les taxes et les frais de livraison.

Propriétés psychométriques

Résumé

Une recherche dans la littérature a été menée pour identifier toutes les publications pertinentes concernant les propriétés psychométriques de l’Amsterdam Nijmegen Everyday Language Test (ANELT) auprès d’individus ayant subi un AVC. Six études ont été identifiées.

Effets plancher/plafond

Laska, Hellblom, Murray, Kahan et Von Arbin (2001) ont relevé que des effets de plafond peuvent être présents lorsque l’ANELT est administré à des clients présentant de faibles déficits de communication.

Fidélité

Cohérence interne :
Blomert, Kean, Kosters et Schokker (1994) ont vérifié la cohérence interne de l’ANELT I et II auprès de 35 clients ayant subi un AVC. Chaque version a eu un coefficient alpha de Cronbach de plus de 0,90. Ces résultats suggèrent qu’il y a possiblement des items redondants dans l’ANELT.

Test-retest :
Blomert et al. (1994) ont examiné la fidélité test-retest des échelles (A et B) de l’ANELT I auprès de 30 clients ayant subi un AVC. Les participants étaient évalués à deux reprises à un intervalle de six mois. La stabilité test-retest a été mesurée en utilisant une analyse de facteurs. Les comparaisons pour chaque item n’ont démontré aucune différence significative, ce qui suggère qu’il n’y avait pas de changement entre les deux mesures répétées. Ces résultats suggèrent que les deux échelles de l’ANELT I (A et B) sont stables et fiables dans le temps.

Inter-juges :
Blomert et al. (1994) ont évalué la fidélité inter-juges de l’ANELT auprès de 14 clients ayant subi un AVC. Les réponses des participants étaient cotées par six évaluateurs, qui n’avaient pas accès aux scores donnés par les autres évaluateurs. La fidélité inter-juges de chaque item pris individuellement a été calculée en utilisant une analyse de Krippendorff. La fidélité inter-juges était excellente pour la sous-échelle évaluant la compréhensibilité (0,92) et adéquate pour la sous-échelle évaluant l’intelligibilité (0,70). De plus, dans la même étude, les auteurs ont analysé la corrélation entre des évaluateurs experts et des évaluateurs débutants. Dans la première analyse, où les évaluateurs débutants évaluaient une performance par vidéo et où les évaluateurs experts évaluaient une performance audio, les corrélations entre les évaluateurs experts et débutants étaient excellentes pour les deux sous-échelles : r = 0,83 pour la compréhensibilité et r = 0,63 pour l’intelligibilité. Lorsque les deux types d’évaluateurs cotaient la performance audio, les corrélations pour les sous-échelles de compréhensibilité et d’intelligibilité étaient aussi excellentes mais de valeur plus élevés (respectivement, r = 0,99 et 0,97).

Validité

Contenu :

Blomert et al. (1994) ont débuté la validation de contenu de l’ANELT en administrant un grand nombre d’items à 60 individus en santé. Vingt items ont été sélectionnés en se basant sur un haut taux de réponse. Après la complétion du test, les 60 participants étaient interrogés à propos de la nature des items restants. Tous les items étaient considérés comme facilement concevables et reconnaissables, indépendamment de la provenance biographique et de la représentativité de situations quotidiennes.

Critère :

Concourante :
Blomert et al. (1994) ont analysé, auprès de 254 patients ayant subi un AVC, la validité concomitante de l’ANELT en le comparant à l’Aachener Aphasia Test (AAT – Huber, Poeck, Weninger & Willmes, 1983) en tant qu’étalon de mesure. L’AAT s’administre en entrevue semi-structurée de 10 minutes utilisée pour obtenir des informations sur le niveau de communication du patient et également pour diagnostiquer les syndromes d’aphasie. Les corrélations entre l’ANELT et l’AAT étaient excellentes (r = 0,81).

Doesborgh, van de Sandt-Koenderman, Dipple, van Harskamp, Koudstaal et Visch-Brink (2002) ont évalué la validité concurrente de l’ANELT en le comparant à des mesures sémantiques (mot-sens) et phonologiques (mot-sondage) auprès de 29 clients ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie. L’analyse de régression a démontré que les mesures sémantiques, comparées aux mesures phonologiques, étaient mieux corrélées avec les scores de l’ANELT. La composante sémantique de l’Aachener Aphasia Test (AAT – Huber et al., 1983) expliquait 33% de la variance des scores de l’ANELT.

Prédictive :
Laska et al. (2001) ont évalué la capacité des scores de l’ANELT, mesurés peut après un AVC, de prédire la récupération fonctionnelle 18 mois après un AVC auprès de 119 clients. L’analyse de régression linéaire a indiqué que les scores de l’ANELT étaient des prédicteurs significatifs de la récupération fonctionnelle. De plus, l’aphasie moins sévère initialement était reliée à des degrés de récupération plus hauts.

Franzen-Dahlin, Laska, Larson, Wredling, Billing et Murray (2007) ont examiné, auprès de 148 clients ayant subi un AVC (71 présentant des symptômes de dépression et 77 présentant de l’aphasie), si l’âge, le sexe, le besoin d’assistance, les changements de la personnalité, le stade d’agression, les scores de l’ANELT, les scores de l’Indice de Barthel (Mahoney & Barthel, 1965), la sévérité de la dépression, l’habitation seule ou avec d’autres, et le fait d’avoir subi un AVC précédemment étaient capables de prédire la situation de vie du proche aidant, mesurée entre 3 et 6 mois après l’AVC. L’analyse de régression linéaire a indiqué que les scores de l’ANELT n’étaient pas une prédicteur significatif de la situation de vie du proche aidant. Celle-ci était mieux prédite par le besoin d’assistance, le changement de personnalité et le fait de vivre avec le patient.

Laska, Bartfai, Hellblom, Murray et Kahan (2007) ont évalué la capacité de l’ANELT et du Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi (Coeff) (Reinvang, 1985) de prédire la récupération à 6 mois après un AVC. Le Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi est une mesure de la sévérité des déficits de fluidité, de compréhension, d’appellation, de répétition ainsi que d’écriture et de lecture (Reinvang, 1985). La validité prédictive a été calculée en utilisant des statistiques-c pour calculer l’aire sous la courbe ROC (Receiver Operating Characteristic). Un Coeff ≥ 49 (AUC = 0,82) et un score de l’ANELT ≥ 3,5 (AUC = 0,80) étaient tous les deux excellents pour prédire la récupération 6 mois après un AVC. Ces résultats suggèrent que le pourcentage de patients correctement classés en fonction de leur niveau de récupération à 6 mois après l’AVC est légèrement inférieur lors de l’administration de l’ANELT comparativement au Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi. L’utilisation d’un seuil limite de l’ANELT de 3,5 donne une sensibilité de 79% et une spécificité de 83% pour prédire la récupération 6 mois après un AVC.

Construit :

Convergente/Discriminante :
Blomert et al. (1994) ont évalué la validité de construit des sous-échelles de l’ANELT – Compréhensibilité et Intelligibilité – auprès de 254 clients ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie. Les corrélations entre les sous-échelles évaluant la compréhensibilité et l’intelligibilité étaient excellentes (r = 0,70). Cependant, la force de l’association entre les sous-échelles de l’ANELT variait selon le type d’aphasie : excellente chez les clients présentant une aphasie de Wernicke (r = 0,66) ; adéquate chez les clients ayant une aphasie globale et de repos (respectivement, r = 0,35, r = 0,33) ; et faible chez les clients atteints d’anomie et d’aphasie de Broca (respectivement, r = 0,28, r = 0,27). Ces résultats suggèrent qu’au sein d’un grand échantillon, avec une grande variance, les deux sous-échelles reflètent les déficiences communicatives verbales. Cependant, dans certains types d’aphasie, l’ANELT est capable de mesurer deux construits : la compréhensibilité et l’intelligibilité. En d’autres termes, ces deux sous-échelles ne sont pas complètement indépendantes, mais chacune contribue uniquement à la validité globale du construit de la communication verbale.

Laska et al. (2007) ont examiné la validité convergente de l’ANELT en la comparant à celle du Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi (Reinvang, 1985) et à celle de la Scandinavian Stroke Supervision Scale (Röden-Jüllig, Britton, Gustavsson, et Fugl-Meyer, 1994) au départ de l’étude et 6 mois plus tard. Le nombre de participants variait de 72 à 118. Les corrélations entre l’ANELT et le Coefficient in Norsk Grunntest for Afasi étaient excellentes tant au départ de l’étude qu’à 6 mois plus tard (respectivement, r = 0,71, r = 0,87). Des corrélations adéquates ont été relevées entre l’ANELT et la Scandinavian Stroke Supervision Scale (r = 0,33 ; r = 0,53). Ce résultat suggère que le niveau de sévérité de l’aphasie est directement associé avec les déficits neurologiques.

Longitudinale :
Doesborgh et al. (2004) ont analysé la validité longitudinale de l’ANELT auprès de 29 clients ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie en comparant les scores de changement de l’ANELT avec les scores de changement de mesures sémantiques et phonologiques dans deux groupes. Les mesures sémantiques, qui concernent la compréhension des mots, étaient composées du Semantic Association Test (SAT – Visch-Brink, Denes et Stronks, 1996) et de la sous-échelle évaluant le Jugement synonymique de la Psycholinguistic Assessment of Language Processing Aphasia (PALPA – Kay, Lesser, & Coltheart, 1992). Les mesures phonologiques, qui concernent les sons des mots, étaient représentées par les sous-échelles évaluant les non-mots et les décisions lexicales du PALPA. Dans le SAT, le client doit faire une association sémantique avec une cible (mot ou image) en regroupant les informations pertinentes d’un ensemble à choix multiples (mots ou images), tandis que le PALPA évalue l’orthographe, la phonologie, la sémantique des mots et des images, la morphologie et la syntaxe, et est donc une évaluation complète des déficits du langage. Les participants ont été assignés aléatoirement en deux groupes : un groupe avec une intervention sémantique et un groupe avec une intervention phonologique. Le groupe recevant une intervention sémantique a démontré des corrélations de score de changement adéquates entre l’ANELT et les deux mesures sémantiques (respectivement, r = 0,58 ; 0,34) ; et de faibles corrélations entre l’ANELT et les deux mesures phonologiques (respectivement, r = 0,04, 0,24). Dans le groupe recevant une intervention phonologique, les corrélations de score de changement étaient adéquates entre l’ANELT, les mesures phonologiques et le Semantic Association Test (respectivement, 0.58, 0.50, 0.40) et faibles entre l’ANELT et la sous-échelle évaluant le Jugement synonymique du PALPA (r = 0.16).

Groupes connus :
Blomert et al. (1994) ont vérifié la capacité de l’ANELT de faire la distinction entre des individus en bonne santé (n = 60) et des individus ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie (n = 252). La validité du groupe connu, telle que calculée en utilisant le test d’ANOVA, a suggéré que les scores des sujets sains étaient significativement plus élevés que les scores des participants ayant des déficiences communicatives verbales, soutenant ainsi la validité des groupes connus de l’ANELT.

Sensibilité au changement

Laska et al. (2001) ont évalué la sensibilité au changement de l’ANELT auprès de 119 clients ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie. Les participants ont été évalués à quatre moments précis : au départ de l’étude, à 3, 6 et 18 mois après l’AVC. Les patients ayant une aphasie franche présentaient des changements de score sur l’ANELT plus importants que les clients ayant une aphasie non-franche (p <0,0001). De plus, les changements de score sur l’ANELT étaient plus significatifs dans les 3 premiers mois de la récupération (p <0,0001), comme on pouvait s’y attendre en se basant sur les connaissances concernant la récupération post-AVC.

Doesborgh et al. (2004) ont évalué la sensibilité au changement de l’ANELT auprès de 55 clients ayant subi un AVC. Les participants étaient évalués à deux moments dans le temps : lors de l’admission dans un programme de réadaptation et après 40 heures de traitement. Dans cette étude, le pourcentage de patients qui a démontré une amélioration cliniquement significative (>8 points) était de 39% après une intervention sémantique (se concentrant sur la signification des mots) et de 35% après une intervention phonologique (se concentrant sur les sons des mots).
Note : Une amélioration cliniquement significative >8 points a été déterminée par Blomert, Koster et Kean en 1995. Cependant, la publication originale est en néerlandais (Blomert L, Koster Ch, Kean ML. Amsterdam-Nijmegen Test voorAlledaagse Taalvaardigheid. Lisse, Netherlands: Swets & Zeitlinger).

Laska et al. (2007) ont examiné la sensibilité au changement de l’ANELT auprès de 148 clients ayant subi un AVC et présentant de l’aphasie. Les participants ont été évalués au départ de l’étude et à 6 mois après l’AVC. Les changements sur les scores de l’ANELT étaient significatifs pour tous les participants (p <0,0001) entre le début de l’étude et à 6 mois, ce qui suggère que l’ANELT est sensible à l’amélioration clinique.

Références

  • Blomert, L., Kean, M.L., Koster, C., & Schokker, J. (1994). Amsterdam-Nijmegen Everyday Language Test: construction, reliability and validity. Aphasiology, 8, 381-407.
  • Franzen-Dahlin, A., Laska, A.C., Larson, J., Wredling, R., Billing, E., & Murray, V. (2008). Predictors of life situation among significant others of depressed or aphasic stroke patients. Journal of Clinical Nursing, 17, 1574-1580.
  • Frattali, C., Thompson, C.K., Holland, A.L., Wohl, C., & Ferketic, M.M. (1995). The American Speech-Language-Hearing Association Functional Assessment of Communication Skills for Older Adults (ASHA FACS). Rockville MD: ASHA.
  • Doesborgh, S.J.C., van de Sandt-Koenderman, W.M.E., Dipple, D.W.J., van Harskamp, F., Koudstaal, P.J., & Visch-Brink, E.G. (2002). The impact of linguistic deficits on verbal communication. Aphasiology, 16, 413-423.
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  • Huber, W., Poeck, K., Weninger, D., & Willmes, K. (1983). Der Aachener Aphasietest Gottingen: Hogrefe.
  • Kay, J., Lesser, R., & Coltheart, M. (1992). Psycholinguistic Assessment of Language Processing in Aphasia. Hove, UK: Lawrence Erlbaum Associates Ltd.
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  • Laska, A.C., Hellblom, A., Murray, V., Kahan, T., & Von Arbin, M. (2001). Aphasia in acute stroke and relation to outcome. J Intern Med, 249, 413-422.
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  • Reinvang, I. (1985). Aphasia and brain organisation. New York: Plenum Press.
  • Röden-Jüllig, Ã…., Britton, M., Gustavsson, C., Fugl-Meyer, A. (1994). Validation of four scales for acute stage of stroke. J Intern Med, 236, 125-136.
  • Visch-Brink, E.G., Denes, G., & Stronks, D. (1996). Visual and verbal semantic processing in aphasia. Brain Lang, 55, 130-132.

Voir la mesure

Comment obtenir l’ANELT :

L’ANELT peut être obtenu sur le site web suivant: http://www.hogrefe.nl/site/?/test/show/52/

L’ensemble complet de l’ANELT contient le manuel, 20 tests, une carte d’instructions ainsi qu’un CD-ROM. Il coûte 150,00 euros, excluant les taxes et les frais de livraison.

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