Test de dessin d’horloge (TDH)

Évidences révisées en date du 19-08-2008
Auteur(s)* : Lisa Zeltzer, MSc OT ; Anita Menon, MSc
Éditeur(s) : Nicol Korner-Bitensky, PhD OT ; Elissa Sitcoff, BA BSc
Version française en traduction libre : Sarah Perrino

But


Le Test de dessin d’horloge (TDH) est utilisé afin d’évaluer rapidement les habiletés visuospatiales et pratiques, et peut détecter la présence de déficiences au niveau de l’attention et des fonctions exécutives (Adunsky, Fleissig, Levenkrohn, Arad, et Nov, 2002 ; Suhr, Grace, Allen, Nadler, & McKenna, 1998 ; McDowell, et Newell, 1996).

L’utilisation du TDH peut être jumelée à celle d’autres tests de dépistage tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE) et la Mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF).

Revue détaillée

But de l’outil de mesure

Le Test de dessin d’horloge (TDH) est utilisé afin d’évaluer rapidement les habiletés visuospatiales et pratiques, et peut détecter la présence de déficiences au niveau de l’attention et des fonctions exécutives (Adunsky, Fleissig, Levenkrohn, Arad, et Nov, 2002 ; Suhr, Grace, Allen, Nadler, & McKenna, 1998 ; McDowell, et Newell, 1996)

L’utilisation du TDH peut être jumelée à celle d’autres tests de dépistage tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE) et la Mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF).

Versions disponibles

Le TDH est un test simple de réalisation de tâches dans leur forme la plus simple. Il existe plusieurs versions du TDH :

Commande verbale :

  • Dessin libre d’horloges :
    Une feuille blanche de papier est offerte à l’individu accompagnée de la consigne de dessiner, en premier lieu, la face d’une horloge, d’y placer les numéros, et ensuite de dessiner les aiguilles afin qu’elles indiquent l’heure demandée. Afin d’accomplir la tâche avec succès, le patient doit tout d’abord dessiner le contour de l’horloge, puis placer les chiffres 1 à 12 à l’intérieur, et finalement d’indiquer correctement l’heure demandée en dessinant les aiguilles de l’horloge.
  • Horloge pré-dessinée:
    Certains cliniciens préfèrent présenter un cercle pré-dessiné à l’individu, le patient n’a alors qu’à placer les chiffres et les aiguilles sur la face de l’horloge. Ils font valoir que la capacité du patient à placer les chiffres peut être défavorablement affectée si le contour n’est pas bien dessiné. Dans cette tâche, si l’individu dessine une horloge complètement normale, il s’agit d’un indice rapide qu’un bon nombre de fonctions sont intactes. Toutefois, une horloge nettement anormale est un indice important que l’individu peut avoir un déficit cognitif, justifiant un examen plus poussé.

Sans tenir compte du type utilisé (dessin libre ou pré-dessiné), le TDH par commande verbale peut évaluer simultanément le fonctionnement linguistique d’un patient (la compréhension verbale) ; le fonctionnement de la mémoire (rappel d’un engramme visuel, mémoire à court-terme, rappel des instructions du temps) ; et les fonctions exécutives. La version de commande verbale du THD est hautement sensible à la déficience du lobe temporal (en raison de son importante implication dans la mémoire et les processus linguistiques) et à la déficience du lobe frontal (en raison de son rôle de médiateur dans la planification exécutive) (Shah, 2002).

Commande de copie :

Une horloge complètement dessinée est offerte à l’individu, où les aiguillent indiquent déjà une certaine heure. Une consigne demande alors au client de reproduire le dessin aussi fidèlement que possible. La bonne réalisation d’une copie nécessite moins l’usage des fonctions linguistiques et de la mémoire, mais est plus dépendante des processus visuospatiaux et de perception.

Copy command clock

Test de lecture d’horloge:
Une version modifiée du TDH par commande de copie demande simplement au patient de lire à voix haute l’heure indiquée par l’horloge dessinée par l’examinateur.

Les tests de commande de copie d’horloge et de lecture d’horloge sont utiles pour évaluer les lésions du lobe pariétal telles que celles pouvant engendrer une héminégligence. Il est important d’effectuer les deux tests chez tous les patients, car un patient avec une lésion du lobe temporal pourrait copier adéquatement une horloge pré-dessinée alors que l’horloge dessinée selon une commande verbale pourrait montrer un mauvais placement des chiffres et un réglage de l’heure incorrecte. Inversement, un patient ayant une lésion du lobe pariétal pourrait dessiner adéquatement une horloge selon une commande verbale, alors que l’horloge dessinée selon la commande de copie pourrait démontrer des signes évidents de négligence.

Instructions de réglage de l’heure :

Le réglage le plus communément choisi par les cliniciens est « 3 heures » (Freedman, Leach, Kaplan, Winocur, Shulman, et Delis, 1994). Bien que ce réglage évalue adéquatement la compréhension et l’exécution motrice, il n’indique pas la présence de négligence gauche possiblement présente chez le patient, car il ne nécessite aucunement l’utilisation du côté gauche de l’horloge. Le réglage « 11 heures et 10 minutes » en est un idéal (Kaplan, 1988). Ce dernier force le patient à utiliser toute l’horloge, mais aussi à décoder la commande « 10 minutes » afin d’indiquer le « 2 » sur l’horloge. De plus, il a l’avantage de révéler toute erreur que le patient pourrait faire liée au stimulus. Par exemple, la présence du nombre « 10 » sur l’horloge pourrait piéger certains patients et les retenir d’indiquer le chiffre « 2 » à l’écoute de la commande « 10 minutes ». Au lieu de dessiner l’aiguille des minutes en direction du chiffre « 2 » afin d’indiquer « 10 minutes » passées l’heure, les patients enclins aux erreurs liées au stimulus vont fixer et dessiner l’aiguille des minutes en direction du « 10 » sur l’horloge.

Caractéristiques de l’outil de mesure

Cotation :

Il existe plusieurs différentes façons de noter le TDH. En général, les scores sont utilisés afin d’évaluer toute erreur ou altération tel que négliger d’inclure certains chiffres, placer les chiffres aux mauvais endroits ou avoir un mauvais espacement (McDowell & Newell, 1996). Les systèmes de cotation peuvent être simples ou complexes et de nature quantitative ou qualitative. Vous pouvez utiliser une méthode simple et quantitative en tant qu’outil préliminaire rapide de dépistage afin de détecter la présence ou l’absence de déficience cognitive (Lorentz et coll., 2002). Toutefois, si une évaluation plus complexe est requise, un système de cotation qualitatif serait plus révélateur.

Il a été démontré que certaines méthodes de cotation sont mieux adaptées à certains groupes de sujets (Richardson & Glass, 2002 ; Heinrik, Solomesh, & Berkman, 2004). Chez les patients ayant subi un AVC, aucune méthode standardisée unique n’existe. Suhr, Grace, Allen, Nadler, et McKenna (1998) ont examiné l’utilité du TDH pour localiser les lésions chez 76 patients ayant subi un AVC et 71 patients contrôles. Six systèmes de cotation ont été utilisés afin d’évaluer les dessins d’horloges (Freedman et coll., 1994 ; Ishiai, Sugishita, Ichikawa, Gono, & Watabiki, 1993 ; Mendez, Ala, & Underwood, 1992 ; Rouleau, Salmon, Butters, Kennedy, & McGuire, 1992 ; Sunderland et coll., 1989 ; Tuokko, Hadjistavropoulos, Miller, & Beattie, 1992 ; Watson, Arfken, & Birge, 1993 ; Wolf-Klein et coll., 1989). Des différences significatives ont été soulevées entre les sujets du groupe contrôle et ceux ayant subi un AVC dans tous les systèmes de cotation, autant pour les aspects quantitatifs de qualitatifs du TDH. Toutefois, les indices quantitatifs n’étaient pas utiles dans la différenciation des différents groupes d’AVC (AVC gauche versus droit versus bilatéral ; AVC cortical versus sous-cortical ; AVC antérieur versus postérieur). Les aspects qualitatifs étaient utiles dans la latéralisation des sites de lésion et dans la différenciation des groupes sous-corticaux et corticaux.

Une étude psychométrique chez les patients ayant subi un AVC, par South, Greve, Bianchini, et Adams (2001), a comparé trois systèmes de cotation : l’Échelle de cotation Rouleau (1992), le Système de cotation Freedman (1994) et le Système révisé Libon (1993). Il fut démontré que ces systèmes de cotation sont fiables chez les patients ayant eu un AVC (voir les détails de cette étude).

Sous-échelles :

Aucune n’a été signalée.

Équipement :

Seuls un papier et un crayon sont nécessaires. Selon la méthode choisie, vous aurez peut-être besoin de préparer un cercle (environ 10 cm de diamètre) sur le papier pour le patient.

Formation :

Le TDH peut être administré par des individus avec peu ou pas de formation en évaluations cognitives. Scanlan, Brush, Quijano, et Borson (2002) ont indiqué qu’une simple cotation binaire du TDH (normal ou anormal) par des évaluateurs non formés était étonnamment efficace pour la classification des sujets ayant une démence ou pas. Dans cette étude, une erreur fréquente des évaluateurs non formés était l’incapacité de reconnaître l’espacement incorrect des chiffres sur l’horloge comme étant anormal. En adressant ce type d’erreur, la concordance entre les évaluateurs non formés et les experts devrait être améliorée.

Durée :

Toutes les variations du TDH devraient approximativement durer de 1 à 2 minutes (Ruchinskas et Curyto, 2003).

Versions alternatives du TDH

L’Approche modifiée et intégrée du Test de dessin d’horloge (AMI-TDH) est un outil comprenant 4 étapes et 20 items et ayant un score maximal de 33. Le AMI-TDH met l’emphase sur la cotation différentielle du contour, des chiffres, des aiguilles et du centre. Elle intègre 3 TDH existants :

  • Freedman et al’s free-drawn clock (1994) en fonction de certaines définitions d’items
  • Les techniques de cotation sont adaptées de Paganini-Hill, Clark, Henderson, & Birge (2001)
  • Certains items ont été empruntés au Royall, Cordes, & Polk (1998) executive CLOX

Il a été démontré que l’AMI-TDH est fiable et valide chez les individus présentant une démence. Toutefois, cette mesure n’a pas été validée chez la population ayant subi un AVC (Heinik et coll., 2004).

Clientèle cible

Peut être utilisé comme instrument de dépistage avec :

Pratiquement toutes les populations de patients (Wagner, Nayak, & Fink, 1995). Ce test semble être différentiellement sensible à certains types de processus pathologiques. Plus particulièrement, il a été démontré qu’il est utile cliniquement pour la différentiation des patients normaux âgés, présentant une maladie neuro-dégénérative ou vasculaire, et ceux ayant un trouble psychiatrique tel que la dépression et la schizophrénie (Dastoor, Schwartz, & Kurzman, 1991 ; Heinik, Vainer-Benaiah, Lahav, & Drummer, 1997 ; Lee & Lawlor, 1995 ; Shulman, Gold, & Cohen, 1993 ; Spreen & Strauss, 1991 ; Tracy, De Leon, Doonan, Musciente, Ballas, & Josiassen, 1996 ; Wagner et coll., 1995 ; Wolf-Klein, Silverstone, Levy, & Brod, 1989).

Peut être utilisé avec :

  • Les patients ayant subi un AVC. Puisque le TDH requiert une réponse non verbale, il peut être administré chez les sujets ayant un trouble de la parole, mais ayant une compréhension suffisante permettant de comprendre les exigences de la tâche.

Ne devrait pas être utilisé avec :

  • Les patients qui ne peuvent pas comprendre les instructions verbales ou écrites.
  • Les patients ne pouvant pas écrire.

Comme c’est le cas pour bien d’autres mesures neuropsychologiques de dépistage, le TDH est affecté par l’âge, l’éducation, des conditions telles un négligence visuelle ou une hémiparésie, ainsi que d’autres facteurs tels que la présence de dépression (Ruchinskas et Curyto, 2003 ; Lorentz, Scanlan, et Borson, 2002). Le degré auquel ces facteurs affectent le score d’un sujet dépend en grande partie de la méthode de cotation appliquée (McDowell et Newell, 1996). De plus, le TDH cible les fonctions de l’hémisphère droit, ainsi il est important d’utiliser ce test en conjecture avec d’autres tests neuropsychologiques (McDowell et Newell, 1996).

Dans quelles langues cette mesure est-elle disponible ?

Le TDH peut être effectué dans plusieurs langues. Borson et coll. (1999) ont déterminé que la langue utilisée n’a pas d’effet direct sur le rendement au TDH.

Sommaire

Que mesure l’outil ? Les habiletés visuospatiales et pratiques, et peut déterminer la présence de troubles d’attention et d’exécution.
Pour quel type de clientèle cet outil peut-il être utilisé ? Pratiquement toutes les populations de patients. Il fut prouvé qu’il est utile cliniquement pour la différentiation des patients normaux âgés, avec une maladie neurodégénérative ou vasculaire, et ceux ayant un trouble psychiatrique tel que la dépression et la schizophrénie.
Est-ce un outil de dépistage ou d’évaluation ? Dépistage
Durée d’administration Toutes les variations du TDH devraient approximativement durer 1 à 2 minutes.
Versions
  • Commande verbale : Dessin d’horloge libre ; Horloge prédessiné
  • Commande de copie : Commande de copie ; Test de lecture d’horloge
  • Réglage de l’heure : « 11 heures et 10 minutes »
  • Approche modifiée et intégrée du Test de dessin d’horloge (AMI-TDH)
Langues Le TDH peut être effectué dans toutes les langues.
Propriétés de la mesure
Fidélité Test-retest :
Des quatre études examinant la fidélité test-retest, trois ont relevé une excellente fidélité test-retest et une a relevé une fidélité test-retest adéquate.
Inter-juges :
Des sept études examinant la fidélité inter-juges, six ont relevé une excellente fidélité inter-juges et une a relevé une fidélité inter-juges allant d’adéquate (pour les horloges d’évaluateurs) à excellente (pour les horloges dessinées librement et celles pré-dessinées).
Validité Critère :
Le test a prédit la baisse de la capacité fonctionnelle et la hausse du besoin de supervision lors du congé de l’hôpital ; la faible capacité physique et une plus grande durée du séjour en réadaptation gériatrique ; les activités de la vie quotidienne lors du rétablissement maximal.
Construit :
Le TDH a démontré une corrélation adéquate avec le Mini-Mental State Examination (MMSE) et la Mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF).
Groupes connus :
Le TDH a détecté des différences significatives entre les patients vivant avec la maladie d’Alzheimer et ceux du groupe témoin.
Est-ce que l’outil est sensible aux changements ? Non applicable.
Acceptabilité Le TDH est court et simple. Il s’agit d’une tâche non verbale et pouvant être moins intimidante pour les patients que de répondre à une série de questions.
Faisabilité Le TDH est peu couteux et facile à transporter. Il peut être administré lors de situations dans lesquelles des tests d’une plus grande durée seraient impossibles à administrer ou incommodants. Même l’administration et le système de notation les plus complexes ne requièrent qu’approximativement 2 minutes. Il peut être administré par un individu ayant une formation minime en évaluations cognitives.
Comment obtenir la mesure ? Un cercle pré-dessiné peut être téléchargé en cliquant sur ce lien : dessin pré-dessiné

Propriétés psychométriques

Résumé

Jusqu’à récemment, les données sur les propriétés psychométriques du TDH étaient limitées. Même s’il existe plusieurs façons possibles d’administrer et de noter le TDH, les propriétés psychométriques et tous ces systèmes semblent consistantes et toutes les forment corrèlent fortement avec d’autres mesures cognitives (Scanlan et coll., 2002 ; Ruchinskas et Curyto, 2003 ; McDowell et Newell, 1996). De plus, il a été déterminé que la notation du TDH est fidèle et consistante chez les patients ayant subi un AVC (South et coll. 2001). Aux fins de ce résumé, une recherche documentaire a été effectuée afin d’identifier toutes les publications pertinentes concernant les propriétés psychométriques de la méthode de notation la plus communément utilisée du TDH. Certains articles de journaux à grand impact, ainsi qu’une grande variété d’auteurs ont été sélectionnés afin de les passer en revue.

Fidélité

Test-retest :

La fidélité test-retest du TDH, utilisant la corrélation d’ordre de rang de Spearman, a été déterminée par plusieurs chercheurs utilisant une variété de systèmes de notation :

  • Manos et Wu (1994) ont relevé une excellente fidélité test-retest sur 2 jours de 0,87 pour les patients en médecine et de 0,94 pour les patients en chirurgie.
  • Tuokko et coll. (1992) ont relevé une fidélité test-retest adéquate de 0,70 sur 4 jours.
  • Mendez et coll. (1992) ont relevé d’excellents coefficients, respectivement de 0,78 et 0,76 sur 3 jours et sur 6 mois,.

Freedman et coll. (1994) ont relevé une faible fidélité test-retest. Toutefois, lorsque le réglage « 11 heures et 10 minutes » a été utilisé avec l’horloge de l’évaluateur, reconnu comme étant plus sensible à la détection de troubles cognitifs, la fidélité test-retest s’est alors avérée excellente (0,94).

Inter-juges :

La fidélité inter-juges du TDH, utilisant la corrélation d’ordre de rang de Spearman (qui n’est pas la méthode d’analyse idéale pour évaluer la fidélité inter-juges, mais une méthode utilisée lors de recherches antérieures sur les mesures), a également été déterminée par plusieurs chercheurs :

  • Sunderland et al. (1989) ont noté d’excellents coefficients de fidélité inter-juges allant de 0,86 à 0,97 et aucune différence entre l’évaluation de cliniciens et celle de non-cliniciens (respectivement de 0,84 et 0,86).
  • Rouleau et al. (1992) ont noté d’excellents coefficients de fidélité inter-juges allant de 0,92 à 0,97.
  • Mendez et al. (1992) ont relevé d’excellents coefficients de fidélité inter-juges de 0,94.
  • Tuokko et al. (1992) ont noté des coefficients de fidélité inter-juges élevés allant de 0,94 à 0,97 lors de trois évaluations annuelles.
  • L’échelle modifiée de Shulman (Shulman, Gold, Cohen, & Zucchero, 1993) a également relevé d’excellents coefficients de fidélité inter-juges (de 0,94 au départ de l’étude, de 0,97 à 6 mois et de 0,97 à 12 mois).
  • Manos et Wu (1994) ont relevé d’excellents coefficients de fidélité inter-juges allant de 0,88 à 0,96.
  • Freedman et al. (1994) ont relevé des coefficients de fidélité inter-juges allant de 0,79 à 0,99 lors de trois dessins libres d’horloges, allant de 0,84 à 0,85 lors de dessins d’horloges pré-dessinées, et de 0,63 à 0,74 pour les horloges des évaluateurs, ce qui dénote d’excellents coefficients de fidélité inter-juges.

South et al. (2001) ont comparé la psychométrie de trois méthodes de cotation différentes du TDH (Libon, le système révisé ; Rouleau, l’échelle d’évaluation ; et Freedman, le système de notation) avec un échantillon de vingt patients ayant subi un AVC. La fidélité inter-juges a été mesurées en utilisant les coefficients de corrélation intra-classe (CCI). Les évaluateurs ont utilisé des critères comparables pour chaque score et ont noté d’excellents coefficients de fidélité inter-juges. Les évaluateurs ont utilisé des critères de cotation similaires et ont noté d’excellents coefficients de fidélité intra-juge. South et al. (2001) ont conclu que, bien que le système de cotation de Libon ait démontré une étendue de fidélité dans différents domaines, les systèmes de Rouleau et de Freedman se situaient dans un excellent ordre d’étendue.

Validité

Dans une revue des données probantes, Shulman (2000) a relevé que la plupart des études ont conclu une sensibilité et une spécificité d’approximativement 85% et ont conclu que le TDH, utilisé conjointement à d’autres tests largement utilisés tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE), devrait fournir un avantage significatif dans la détection précoce de la démence. À l’opposé, Powlishta et coll. (2002) a conclu de sa recherche le TDH ne semble pas être un outil de dépistage utile dans la détection de démence très légère. D’autres auteurs ont conclu que le TDH ne devrait pas être utilisé seul en tant que test de dépistage de démence à cause de sa performance générale inadéquate (Borson et Brush, 2002 ; Storey et coll., 2001). Toutefois, la plupart des études précédentes ont été basées sur des échantillons relativement petits ou ont été effectuées dans un contexte clinique, et leurs résultats pourraient ne pas être généralisés à une plus grande population.

Nishiwaki et coll. (2004) ont étudié la validité du TDH en comparaison au MMSE chez une grande population âgée (75 ans et plus). La spécificité du TDH dans la détection de déficiences cognitives modérées à sévères (score au MMSE = 17) était respectivement de 77% et de 87% lors d’une administration par un/une infirmier/ère, et respectivement de 40% et de 91% lors d’une administration par envois postaux. Les auteurs ont conclu que le TDH a une certaine valeur en tant qu’outil de dépistage rapide en face-à-face pour les déficiences cognitives modérées à sévères chez une communauté âgée, mais aussi qu’il est un outil relativement faible dans la détection de déficiences cognitives plus légères.

Peu d’études ont examiné la validité du TDH spécifiquement chez les patients ayant subi un AVC. Adunsky et coll. (2002) ont comparé le TDH avec le MMSE et la Mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF) (les tests cognitifs sont utilisés pour l’évaluation des conséquences fonctionnelles lors du congé chez les personnes âgées ayant subi un AVC). Ces tests ont été administrés à 151 patients admis en réadaptation à l’interne suivant un AVC en phase aiguë de récupération. Les coefficients de corrélation (corrélation Pearson) entre les trois tests cognitifs ont indiqué des valeurs r se situant entre 0,51 et 0,59. Adunsky et coll. (2002) ont conclu qu’ils partagent un degré raisonnable de ressemblance, comptabilisant une validité concourante adéquate pour ces tests.

Bailey, Riddch et Crome (2000) ont évalué une batterie de tests pour l’héminégligence chez les patients âgés ayant subi un AVC et ont déterminé que le TDH a une validité discutable pour l’évaluation des négligences représentationnelles. De plus, en accord avec des données antécédentes (Ishiai et coll., 1993 ; Kaplan et coll., 1991), l’utilité du TDH en tant que mesure de dépistage de négligences n’était pas supportée par ces résultats en raison de la subjectivité de la notation et une validité discutable du fait que la tâche peut aussi refléter une déficience cognitive (Freidman, 1991), une apraxie de construction ou une déficience de la capacité à planifier (Kinsella, Packer, Ng, Olver, & Stark, 1995).

Sensibilité au changement

Non applicable.

Références

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