Sexualité

Évidences révisées en date du 01-02-2021
Auteur(s)* : Annabel McDermott, OT ; Annie Rochette, OT, PhD
Réviseur expert : Louis-Pierre Auger, OT, MSc
Version française en traduction libre : Gabriel Plumier
Information aux patients/familles Table des matières

Introduction

Les questions sexuelles sont parmi les plus importantes à être discutées dans le processus de rétablissement, mais sont également les plus difficiles à aborder pour les personnes ayant subi un AVC et leur partenaire. Cependant, la sexualité est un sujet qu’il est possible d’aborder avec l’un de vos professionnels de la santé (par exemple, neurologue, physiothérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, médecin, urologue ou gynécologue). Étant donné que la sexualité est une affaire privée, le thérapeute peut se sentir mal à l’aise d’aborder ce sujet avec un client, et le client peut se sentir inconfortable ou gêné de poser des questions sur ce thème. Il est important de réaliser que la sexualité peut être une sérieuse préoccupation pour certaines personnes ayant subi un AVC, et qu’il existe des moyens pour faciliter le retour à une pratique de la sexualité, à partir du moment où la personne est prête à partager ses préoccupations et disposer à aborder ce sujet, et poser ses questions.

Ce module patient/famille aborde entre autres les craintes et les préoccupations courantes concernant la sexualité et l’intimité, le moment pour la reprise de l’activité sexuelle, les défis physiques particuliers, les positions sexuelles, et d’autres sujets associés à cette thématique.

Environ 50 % des personnes ont éprouvé des problèmes de dysfonctionnement sexuel à la suite d’un AVC. Les difficultés à reprendre une activité sexuelle peuvent être liées à des déficits physiques, psychologiques et/ou émotionnels résultant de l’AVC ou liés à celui-ci. Cependant, la sexualité n’est pas souvent abordée dans le cadre de la réadaptation post-AVC et il existe peu de recherches concernant la réadaptation sexuelle après un AVC. Les informations fournies par les cliniciens ont passé en revue trois types d’interventions : la psychoéducation/conseil, la rééducation des muscles du plancher pelvien et la physiothérapie axée sur le retour à l’activité sexuelle.

Information aux patients/familles

Est-il normal d’avoir des difficultés avec la sexualité?

Oui. De nombreuses personnes ayant subi un AVC ont vu leur activité sexuelle diminuer. Les problèmes de performance sexuelle peuvent survenir pour plusieurs raisons.

Après un AVC, les hommes et les femmes peuvent souffrir de diverses déficiences physiques, telles que :

  • Fatigue
  • Faiblesse, raideur ou tension musculaire
  • Douleur
  • Mobilité réduite
  • Incontinence urinaire (incapacité à retenir l’urine)
  • Troubles de la parole (aphasie)

Les gens connaissent également des problèmes émotionnels ou psychologiques, comme :

  • Dépression, anxiété et changements d’humeur
  • Perte de mémoire
  • Insécurité (se sentir moins attirant)
  • La crainte du rejet du partenaire

Des changements corporels spécifiques à la sexualité peuvent également se produire, tels que :

  • Difficultés érectiles
  • Diminution de la lubrification vaginale
  • Problèmes d’éjaculation
  • Les problèmes liés à l’orgasme
  • Diminution de la libido (désir)

Ces difficultés peuvent avoir un impact sur votre capacité à reprendre une relation sexuelle. Cependant, la sexualité peut toujours faire partie de votre vie après votre AVC.

Combien de temps dois-je attendre avant de redevenir sexuellement actif ?

Vous pouvez essayer de redevenir sexuellement actif dès que vous vous sentez à l’aise. Il est normal et courant de se sentir nerveux à l’idée d’avoir des relations sexuelles après un AVC, ou de perdre tout intérêt pour les relations sexuelles après un AVC. Il est important d’être ouvert avec votre partenaire afin que vous puissiez travailler ensemble pour faire revenir la sexualité dans votre vie. Il est souvent utile de commencer par réintroduire des activités familières dans votre relation, comme les câlins, les baisers et les caresses. Parlez avec votre partenaire de vos sentiments, des changements que vous avez subis et de vos préoccupations. Le fait de parler ensemble peut vous aider à vous sentir connecté et peut renforcer votre relation. Si vous êtes préoccupé par votre santé et avez besoin de conseils avant de redevenir sexuellement actif, demandez l’aide d’un professionnel de la santé.

À qui d’autre puis-je parler de la sexualité ?

Vous pouvez parler de sexualité avec vos prestataires de soins de santé. Toutefois, comme les relations sexuelles sont une affaire privée, le thérapeute peut se sentir mal à l’aise d’en parler avec vous, ou vous pouvez vous sentir mal à l’aise ou timide en leur posant des questions. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’un de vos prestataires de soins sur vos préoccupations ou vos questions. Parmi les personnes à qui vous pouvez vous adresser, citons :

  • Neurologue
  • Physiothérapeute
  • Ergothérapeute
  • Orthophoniste
  • Neurophysiologiste
  • Médecin
  • Urologue (spécialisé dans les problèmes urinaires, reproductifs et sexuels des hommes)
  • Gynécologue (spécialisé dans les problèmes reproductifs et sexuels des femmes)

Je crains que l’activité sexuelle ne provoque un autre événement. Cela est-il possible ?

Rien ne prouve que les relations sexuelles peuvent provoquer un autre AVC. Les informations suivantes sont issues de la recherche et peuvent vous aider à reprendre vos activités sexuelles en toute sécurité et en toute confiance après un AVC.

Préliminaires : Les études démontrent que les préliminaires sont très importants. Si vous passez plus de temps dans les préliminaires, votre rythme cardiaque augmentera moins vite. Cela réduira l’effort physique et le stress cardiaque pendant les relations sexuelles.

Autostimulation et stimulation du partenaire : L’autostimulation ou la stimulation par votre partenaire est moins exigeante physiquement que les relations sexuelles. Ces formes d’activité sexuelle sont susceptibles de provoquer une augmentation plus faible du rythme cardiaque et peuvent être très satisfaisantes.

Masturbation : Des recherches ont démontré que la masturbation n’augmente pas le risque d’avoir un autre AVC.

Position : Les recherches démontrent que pour les hommes, la position « homme- en-dessous » est moins exigeante physiquement que la position « homme-au-dessus ». Prenez le temps de trouver des positions qui sont confortables pour vous et votre partenaire (le cas échéant), et qui facilitent les mouvements.

Temps : Il est conseillé de ne pas avoir d’activité sexuelle immédiatement ou peu après un repas, car votre corps prend du temps et utilise de l’énergie pour digérer la nourriture. Attendez quelques heures avant d’avoir des relations sexuelles afin de réduire les sollicitations de votre corps. De même, prévoyez l’intimité sexuelle lorsque vous n’êtes pas trop fatigué et que vous avez le temps d’apprécier les interactions.

Les changements physiques affectent-ils le comportement ou les aptitudes sexuelles ?

Après un AVC, de nombreuses personnes ressentent des douleurs, une paralysie musculaire, une faiblesse ou une raideur musculaire d’un côté du corps. Ces changements peuvent avoir un impact sur la façon dont une personne ressent le contact avec le bras ou la jambe affecté, et sur sa capacité à se déplacer ou à trouver une position confortable pour les relations sexuelles. Prendre le temps de trouver une façon de toucher et des positions confortables est un bon moyen de rendre les relations sexuelles agréables. Par exemple, il peut être plus facile pour la personne qui a subi un AVC de s’allonger sur le dos ou de s’allonger côte à côte. Si vous ressentez une altération de la sensation ou une douleur sur un côté de votre corps, votre partenaire peut toucher et caresser le bras ou la jambe non affecté.

Votre physiothérapeute et votre ergothérapeute peuvent vous recommander des appareils d’assistance pour vous aider à vous déplacer et à adopter des activités et des positions sexuelles sécuritaires et confortables. Parlez à votre médecin si vous ressentez de la douleur, de la spasticité (c’est-à-dire des muscles tendus) ou d’autres symptômes inquiétants.

Les changements psychologiques affectent-ils le comportement ou les aptitudes sexuelles ?

Les changements physiques qui surviennent après un AVC peuvent avoir un impact sur la confiance en soi. La perte d’indépendance peut avoir un impact sur l’estime de soi. Les difficultés émotionnelles telles que la dépression, l’anxiété, la diminution de l’estime de soi, la dégradation de l’image corporelle ou la peur d’avoir un autre AVC peuvent avoir un impact sur la capacité d’une personne à reprendre une activité sexuelle et à y prendre du plaisir. Les changements de mémoire après un AVC peuvent également avoir des répercussions sur vos relations sexuelles. Il est important de disposer d’informations précises. Parlez-en à votre prestataire de soins de santé ou à un spécialiste tel qu’un psychiatre, un psychologue ou un sexothérapeute. Prenez le temps de discuter de vos préoccupations et de poser des questions. Il est également important de prendre soin de vous – trouvez des moyens de vous sentir indépendant, entretenez votre hygiène personnelle et votre toilette, trouvez des passe-temps qui vous intéressent, mangez des aliments nutritifs et continuez à faire régulièrement de l’exercice en douceur. Ces activités vous aideront à vous sentir positif et en bonne santé. Communiquer avec votre partenaire (le cas échéant) sur les changements psychologiques résultant de l’AVC peut également être bénéfique pour votre relation sexuelle.

J’ai des difficultés à communiquer avec mon partenaire. Que dois-je faire ?

Certaines personnes ont des difficultés à communiquer après un AVC. L’aphasie est un trouble qui affecte la capacité à produire un discours ou à comprendre ce que disent les autres. Les problèmes de communication peuvent rendre difficile les conversations intimes et l’expression de vos sentiments à votre partenaire. Si vous avez des difficultés à utiliser les mots, trouvez d’autres moyens de faire passer votre message. Le langage corporel (par exemple, les gestes, les expressions faciales) peut soutenir vos paroles. Dessinez ou écrivez ce que vous voulez dire. Trouvez des signes de la main simples pour communiquer un sentiment à votre partenaire (par exemple, pointer votre cœur avec la main peut être votre façon de dire « je t’aime »). Discutez avec votre orthophoniste de la prise en charge de l’aphasie après un AVC.

Existe-t-il des traitements permettant de recouvrer sa fonction sexuelle ?

Il n’y a pas assez de recherches sur les traitements spécifiques qui améliorent la fonction sexuelle après un AVC. Il existe des médicaments pour traiter des troubles sexuels spécifiques, des matériaux ou des dispositifs spéciaux pour aider l’activité sexuelle. Des changements de style de vie, comme l’arrêt du tabac, la réduction de l’alcool, la modification de l’alimentation ou la perte de poids, peuvent être bénéfiques pour certaines personnes. Consultez votre prestataire de soins de santé et votre médecin avant d’utiliser tout médicament prescrit pour la fonction sexuelle. Des séances de thérapie avec un psychologue ou un sexologue peuvent être utiles pour les personnes ayant des préoccupations psychologiques concernant les relations sexuelles après un AVC.

Je prends de nouveaux médicaments. Les médicaments peuvent-ils avoir un impact sur mon fonctionnement sexuel ?

 Certains médicaments peuvent avoir un impact sur l’activité sexuelle. Si vous avez des inquiétudes concernant vos médicaments, parlez-en à votre médecin. N’arrêtez pas de prendre vos médicaments sans consulter votre médecin.

POUR LE CONJOINT/PARTENAIRE

Mon partenaire a des comportements sexuels différents qu’il n’avait pas auparavant. Quelle en est la cause ?

Les changements dans l’activité sexuelle sont fréquents après un AVC. Les difficultés physiques et émotionnelles liées à l’AVC peuvent avoir un impact sur l’activité sexuelle de votre partenaire.

Dans de rares cas, certaines personnes présentent des changements inattendus dans leur comportement sexuel après un AVC, comme par exemple :

  • Changements dans la libido
  • Changements dans l’activité sexuelle
  • Enlever des vêtements de façon inappropriée
  • Toucher physiquement les autres de manière inappropriée
  • Se masturber à des moments ou dans des lieux inappropriés

La cause exacte de ces comportements est inconnue, mais peut être liée à des dommages causés à des régions spécifiques du cerveau. Si votre conjoint présente l’une de ces activités, demandez à l’équipe soignante de vous suggérer des moyens de gérer ces comportements.

Est-il possible d’être à la fois soignant et partenaire sexuel ?

Autant que faire se peut, le rôle de soignant doit être séparé du rôle de partenaire sexuel. Pour parvenir à cet équilibre, soutenez l’indépendance de votre partenaire dans la mesure du possible. Si possible, trouvez quelqu’un pour vous aider à prendre soin de votre partenaire. Trouvez des moments de plaisir à passer ensemble – riez, parlez et connectez-vous autour de vos intérêts et souvenirs communs. N’oubliez pas qu’il est important que vous continuiez à participer à des activités que vous aimez et que vous passiez un peu de temps seul sans vous sentir coupable. Des recherches ont démontré qu’en prenant soin de vous, vous serez mieux à même de vous occuper de votre partenaire.

Information aux cliniciens

Note : En passant en revue les résultats dans le tableau synoptique, il est important de noter qu’ils sont toujours faits selon les critères d’essais cliniques randomisés (ECR) – spécifiquement comparés à un groupe témoin. Pour clarifier, les individus recevant le traitement peuvent s’être améliorés comparativement à leur état avant ce traitement MAIS ne se sont pas améliorés sensiblement plus que ceux du groupe témoin (lorsque les deux groupes ont été comparés au moment de l’évaluation post-traitement). La conclusion que vous verrez alors est que le traitement n’est pas efficace voulant dire « plus efficace » que le traitement témoin auquel il a été comparé. Les études non randomisées ne sont plus incluses lorsqu’il y a suffisamment d’évidences de recherche indiquant de fortes données probantes (niveau 1a).

Le dysfonctionnement sexuel survient chez environ 50 % des individus à la suite d’un AVC (Stratton et al., 2020). La réduction de l’activité et de la satisfaction sexuelles peut être causée par une série de facteurs physiques, psychologiques et/ou émotionnels résultant de l’AVC ou liés à celui-ci : spasticité, faiblesse musculaire, pertes de la sensibilité, douleur, fatigue, dépression et labilité émotionnelle, difficultés de communication, effets secondaires des médicaments, diminution de la libido, perte d’indépendance, modifications des fonctions et de l’image du corps, et préoccupations en matière de sécurité (Kautz & Van Horn, 2017 ; Winstein et al., 2016). Malgré l’incidence élevée de dysfonctionnement sexuel à la suite d’un AVC, la sexualité n’est pas couramment abordée dans le cadre de la réadaptation post-AVC (Schmitz & Finkelstein, 2010). Alors que les lignes directrices recommandent de dispenser une éducation sexuelle aux patients en rétablissement d’un AVC (Winstein et al., 2016), le besoin et le désir non satisfaits des patients et de leurs partenaires en matière de réadaptation sexuelle sont imputables à un manque de formation professionnelle et de pratiques standardisées (Grenier-Genest et al., 2017).

Ce module Info-AVC pour les cliniciens comprend un total de quatre études (deux ECR de haute qualité, un ECR de qualité acceptable et une étude non randomisée) qui examinent les interventions non pharmacologiques de réadaptation sexuelle après un AVC. Deux de ces études ont examiné la psychoéducation/conseil en une seule séance, une étude a examiné un programme de rééducation des muscles du plancher pelvien par séances de physiothérapie de 12 semaines, et la quatrième étude a examiné un programme de rééducation par physiothérapie de 2 semaines en mettant l’accent sur le retour à l’activité sexuelle (par exemple, le positionnement, la mobilité au lit, etc.).

Les résultats de cette revue sont présentés en fonction du stade de récupération post-AVC. Une étude (et son étude pilote) a été menée auprès de participants en phase aiguë de récupération post-AVC et a révélé qu’une seule séance de psychoéducation/conseil n’était pas plus efficace que du matériel éducatif écrit pour améliorer l’indépendance fonctionnelle, l’humeur, la qualité de vie ou le comportement sexuel. Une étude menée auprès de personnes en phase subaiguë de récupération post-AVC a révélé que l’entraînement des muscles du plancher pelvien n’était pas plus efficace qu’aucune intervention particulière pour améliorer le dysfonctionnement érectile dans cette phase de récupération post-AVC. Une troisième étude, menée auprès de patients en phase subaiguë/chronique de récupération post-AVC, a démontré qu’un programme de rééducation sexuelle par physiothérapie de 2 semaines était plus efficace que la physiothérapie habituelle pour améliorer l’humeur et le comportement sexuel des participants. La dernière étude n’a pas documenté la phase de récupération post-AVC des participants, mais a indiqué qu’un programme de réadaptation sexuelle en une seule séance avec des informations écrites était plus efficace qu’aucune intervention particulière pour améliorer le comportement, les connaissances et la satisfaction sexuels.

Dans l’ensemble, les résultats de cette revue soutiennent les opinions antérieures selon lesquelles il n’existe pas suffisamment d’évidences quant à l’efficacité des interventions de réadaptation sexuelle post-AVC. Une récente revue Cochrane sur le sujet (Stratton et al., 2020), qui incluait trois ECR (deux ECR sont inclus dans ce présent module ; le troisième étant hors du champ de notre étude), a conclu de la même façon en indiquant qu’il n’y a pas suffisamment d’évidences concernant l’efficacité des programmes de réadaptation sexuelle pour réduire les dysfonctionnements sexuels post-AVC.

Tableau des résultats

Pour visualiser le tableau des résultats par auteurs (anglais seulement)

Résultats

Phase aiguë - Programmes de réadaptation sexuelle

Comportement sexuel
Inefficace
1b

Un ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) et son étude pilote (Samson et al., 2015) ont examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur le comportement sexuel dans la phase aiguë de récupération post-AVC.

L’ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. Le comportement sexuel des participants a été mesuré à 6 semaines et à 6 mois post-AVC par le Change in Sexual Functioning QuestionnaireShort Form (CSFQ-14 – Score total, Scores de Plaisir, de Fréquence, d’Intérêt, d’Excitation et d’Orgasme). À 6 mois post-AVC, une différence significative entre les groupes a été relevée seulement sur l’une des mesures du CSFQ-14 (Score d’Excitation) en faveur du groupe ayant reçu seulement du matériel écrit comparé au groupe ayant reçu une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit.

L’étude pilote de Ng et al., 2017 (Samson et al., 2015) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. Le comportement sexuel des participants a été mesuré à 6 semaines et à 6 mois post-AVC par le CSFQ-14 (Score total, Scores de Plaisir, de Fréquence, d’Intérêt, d’Excitation et d’Orgasme). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée.

Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ne sont pas plus efficaces qu’une intervention comparative (ici, seulement du matériel écrit) pour améliorer le comportement sexuel dans la phase aiguë de récupération post-AVC.
Note :
 L’étude pilote n’a pas été considérée pour déterminer le niveau d’évidence.

Humeur
Inefficace
1b

Un ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) et son étude pilote (Samson et al., 2015) ont examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur l’humeur dans la phase aiguë de récupération post-AVC.

L’ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. L’humeur des participants a été mesurée à 6 semaines et à 6 mois post-AVC par la Depression, Anxiety and Stress Scale (DASS – Score total, Scores de Dépression, d’Anxiété et de Stress). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée, à aucun des temps de mesure.

L’étude pilote de Ng et al., 2017 (Samson et al., 2015) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. L’humeur des participants a été mesurée à 6 semaines par la DASS (Score total, Scores de Dépression, d’Anxiété et de Stress). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée.

Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ne sont pas plus efficaces qu’une intervention comparative (ici, seulement du matériel écrit) pour améliorer l’humeur dans la phase aiguë de récupération post-AVC.
Note :
 L’étude pilote n’a pas été considérée pour déterminer le niveau d’évidence.

Indépendance fonctionnelle
Inefficace
1b

Un ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) et son étude pilote (Samson et al., 2015) ont examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur l’indépendance fonctionnelle dans la phase aiguë de récupération post-AVC.

L’ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. L’indépendance fonctionnelle des participants a été mesurée à 6 semaines et à 6 mois post-AVC par la Mesure de l’indépendance fonctionnelle (MIF – Score Domaine moteur : Soins personnels, Contrôle des sphincters, Mobilité, Locomotion ; Score Domaine cognitif : Communication, Comportement social). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée, à aucun des temps de mesure.

L’étude pilote de Ng et al., 2017 (Samson et al., 2015) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. L’indépendance fonctionnelle des participants a été mesurée à 6 semaines par la MIF (Score total, Score Domaine moteur : Soins personnels, Contrôle des sphincters, Mobilité, Locomotion ; Score Domaine cognitif : Communication, Comportement social). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée.

Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ne sont pas plus efficaces qu’une intervention comparative (ici, seulement du matériel écrit) pour améliorer l’indépendance fonctionnelle dans la phase aiguë de récupération post-AVC.
Note :
 L’étude pilote n’a pas été considérée pour déterminer le niveau d’évidence.

Qualité de vie
Inefficace
1b

Un ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) et son étude pilote (Samson et al., 2015) ont examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur la qualité de vie dans la phase aiguë de récupération post-AVC.

L’ECR de haute qualité (Ng et al., 2017) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. La qualité de vie des participants a été mesurée à 6 semaines et à 6 mois post-AVC par la Stroke and Aphasia Quality of Life Scale39 Generic (SAQOL-39g – Score total, Scores Physique, de Communication et Psychosocial). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée, à aucun des temps de mesure.

L’étude pilote de Ng et al., 2017 (Samson et al., 2015) a assigné aléatoirement les patients pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit, ou seulement du matériel écrit. La qualité de vie des participants a été mesurée à 6 semaines par la SAQOL-39g (Score total, Scores Physique, Communication, Psychosocial). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée.

Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ne sont pas plus efficaces qu’une intervention comparative (ici, seulement du matériel écrit) pour améliorer la qualité de vie dans la phase aiguë de récupération post-AVC.
Note :
 L’étude pilote n’a pas été considérée pour déterminer le niveau d’évidence.

Phase subaiguë - Programme d’entraînement des muscles du plancher pelvien

Dysfonction érectile
Inefficace
1b

Un ECR de haute qualité (Tibaek et al., 2015) a examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur la dysfonction érectile dans la phase subaiguë de récupération post-AVC. Cet ECR de haute qualité a assigné aléatoirement les patients pour recevoir un entraînement des muscles du plancher pelvien ou aucune intervention particulière. La dysfonction érectile des participants a été mesurée à 12 semaines (après l’intervention) et à 6 mois (au moment d’un suivi) par l’International Index of Erectile Function (IIEF-5) questionnaire et une question dérangeante à deux volets (échelle de satisfaction à 5 points, échelle binomiale concernant l’utilisation des aides/appareils/médicaments). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée, à aucun des temps de mesure.
Note : Le groupe d’intervention a démontré une amélioration significative de la fonction érectile (IIEF-5) entre les scores mesurés au début de l’étude et ceux mesurés après l’intervention.

Conclusion : Des données probantes modérées (niveau 1b), provenant d’un ECR de haute qualité, indiquent qu’un entraînement des muscles du plancher pelvien n’est pas plus efficaces qu’aucune intervention particulière pour améliorer la dysfonction érectile dans la phase subaiguë de récupération post-AVC.
Note :
 Cependant, le groupe qui a reçu un entraînement des muscles du plancher pelvien a démontré une amélioration significative de la fonction érectile après l’intervention.

Phase de récupération non spécifique à une période : Programmes de réadaptation sexuelle

Comportement sexuel
Efficace
2a

Un ECR de qualité acceptable (Vajrala et al., 2019) et une étude contrôlée non randomisée (Song et al., 2011) ont examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur le comportement sexuel suite à un AVC.

L’ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients en phase subaiguë ou chronique de récupération pour recevoir de la réadaptation sexuelle et des conseils ou de la physiothérapie habituelle et des conseils (sans se focaliser sur la santé sexuelle) durant 2 semaines. Le comportement sexuel des participants a été mesuré à 6 mois (au moment d’un suivi) par le Change in Sexual Functioning Questionnaire – Short Form (CSFQ-14). Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur de la réadaptation sexuelle et des conseils comparés à la physiothérapie habituelle et des conseils.

L’étude contrôlée non randomisée (Song et al., 2011) a assigné les patients (la phase de récupération post-AVC n’a pas été documentée) pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ou aucune intervention particulière. Le comportement sexuel des participants a été mesuré à 1 mois en utilisant une échelle de fréquence sexuelle à 4 items et 5 points (Activité sexuelle, Relations sexuelles). Une différence significative entre les groupes a été relevée sur les deux mesures, en faveur du programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit comparés à aucune intervention particulière.

Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable et d’une étude contrôlée non randomisée, indiquent que la réadaptation sexuelle (avec des conseils ou du matériel écrit) sont plus efficaces qu’aucune intervention particulière et qu’une intervention comparative (ici, la physiothérapie habituelle et des conseils) pour améliorer la comportement sexuel suite à un AVC.

Croyances et connaissances sexuelles
Inefficace
2b

Une étude contrôlée non randomisée (Song et al., 2011) a examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur les croyances et connaissances sexuelles suite à un AVC. Cette étude contrôlée non randomisée a assigné les patients (la phase de récupération post-AVC n’a pas été documentée) pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ou aucune intervention particulière. Les croyances et connaissances sexuelles des participants ont été mesurées à 1 mois par le Sexual Beliefs and Information Questionnaire (version coréenne). Aucune différence significative entre les groupes n’a été relevée.

Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’une étude contrôlée non randomisée, indiquent que la réadaptation sexuelle avec du matériel écrit ne sont pas plus efficaces qu’aucune intervention particulière pour améliorer les croyances et connaissances sexuelles suite à un AVC.

Humeur
Efficace
2a

Un ECR de qualité acceptable (Vajrala et al., 2019) a examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur l’humeur suite à un AVC. Cet ECR de qualité acceptable a assigné aléatoirement les patients en phase subaiguë ou chronique de récupération pour recevoir de la réadaptation sexuelle et des conseils ou de la physiothérapie habituelle et des conseils (sans se focaliser sur la santé sexuelle) durant 2 semaines. L’humeur des participants a été mesurée à 6 mois (au moment d’un suivi) par la Depression, Anxiety and Stress Scale (DASS – Scores de Dépression, d’Anxiété et de Stress). Une différence significative entre les groupes a été relevée sur toutes les mesures de l’humeur, en faveur de la réadaptation sexuelle et des conseils comparés à la physiothérapie habituelle et des conseils.

Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2a), provenant d’un ECR de qualité acceptable, indiquent que la réadaptation sexuelle et des conseils sont plus efficaces qu’une intervention comparative (ici, la physiothérapie habituelle et des conseils) pour améliorer l’humeur suite à un AVC.

Satisfaction sexuelle
Efficace
2b

Une étude contrôlée non randomisée (Song et al., 2011) a examiné l’effet d’un programme de réadaptation sexuelle sur la satisfaction sexuelle suite à un AVC. Cette étude contrôlée non randomisée a assigné les patients (la phase de récupération post-AVC n’a pas été documentée) pour recevoir une seule séance d’un programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit ou aucune intervention particulière. La satisfaction sexuelle des participants a été mesurée à 1 mois par le Derogatis Sexual Functioning Inventory (version coréenne). Une différence significative entre les groupes a été relevée en faveur du programme de réadaptation sexuelle et du matériel écrit comparés à aucune intervention particulière

Conclusion : Des données probantes limitées (niveau 2b), provenant d’une étude contrôlée non randomisée, indiquent que la réadaptation sexuelle avec du matériel écrit sont plus efficaces qu’aucune intervention particulière pour améliorer la satisfaction sexuelle suite à un AVC.

Références

Grenier-Genest, A., Gerard, M., & Courtois, F. (2017). Stroke and sexual functioning: a literature review. NeuroRehabilitation, 41, 293-315. DOI: 10.3233/NRE-001481.

Kautz, D.D. & Van Horn, E.R. (2017). Sex and intimacy after stroke. Rehabilitation Nursing, 42(6), 333-40. DOI: 10.1002/rnj.296.

Ng, L., Sansom, J., Zhang, N., Amatya, B., & Khan, F. (2017). Effectiveness of a structured sexual rehabilitation programme following stroke: a randomised controlled trial. Journal of Rehabilitation Medicine, 49, 333-40. DOI: 10.2340/16501977-2219.

Sansom, J., Ng, L., Zhang, N., & Khan, F. (2015). Let’s talk about sex: a pilot randomised controlled trial of a structured sexual rehabilitation programme in an Australian stroke cohort. International Journal of Therapy and Rehabilitation, 22(1), 21-8. DOI: 10.12968/ijtr.2015.22.1.21.

Schmitz, M.A. & Finkelstein, M. (2010). Perspectives on poststroke sexual issues and rehabilitation needs. Topics in Stroke Rehabilitation, 17(3), 204-13. DOI: 10.1310/tsr1703-204.

Song, H.S., Oh, H.S., Kim, H.S., & Seo, W.S. (2011). Effects of a sexual rehabilitation intervention program on stroke patients and their spouses. NeuroRehabilitation, 28, 143-50. DOI: 10.3233/NRE-2011-0642.

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